fêlés du grand colombier

Je suis un fêlé du Grand Colombier : le récit d’une aventure riche en… dénivelé !

Nul besoin d’épingler un dossard ou de s’inscrire à une course pour dépasser ses limites. Après avoir relevé le défi des « Cinglés du Ventoux » en 2018, donnant naissance aux chaussettes de vélo Avintur, je m’étais fixé un objectif du même type en 2020 : rejoindre la confrérie des fêlés du Grand Colombier. Col hors catégorie situé dans l’Ain et emprunté quasi annuellement par le Tour de France, le Grand Colombier fait figure d’épouvantail pour les cyclistes. Sa longueur et ses pentes abruptes allant jusqu’à 22 % le rendent exigeant physiquement mais aussi mentalement. J’avais donc décidé, le 18 juillet 2020, de le gravir quatre fois de suite, par ses quatre itinéraires d’accès différents et de devenir par la même occasion « Grand Maître » des Fêlés du Grand Colombier.

La confrérie des « fêlés du Grand Colombier »

La confrérie des « fêlés du Grand Colombier » est ouverte à toute personne âgée de plus de 18 ans qui effectuerait dans la journée (entre le lever du jour et la tombée de la nuit) deux, trois ou quatre ascensions aller-retour du Grand Colombier par des faces différentes.

Le cycliste réalisant :

  • deux ascensions (une sur chaque versant est et ouest ) deviendra MEMBRE.
  • trois ascensions deviendra MAITRE
  • quatre ascensions deviendra GRAND MAITRE

M’y étant pris un peu tard pour envoyer le bulletin permettant de recevoir la carte de pointage, j’ai réalisé le défi en « off » le Jour-J (sans pointage au pied des montées). Mon homologation officielle sera donc réalisée les jours suivants. J’ai profité de la « journée cyclo du Grand Colombier » du 18 juillet 2020 pour réaliser ce défi personnel. Il y avait donc du monde sur les pentes de ce col, l’itinéraire d’accès depuis Culoz étant fermé aux voitures et réservé uniquement au vélo pour cet événement !

La convivialité régnait au sommet grâce à l’accueil organisé par la « Confrérie des fêlés du Grand Colombier ». Chaque cycliste pouvait recevoir son diplôme attestant son ascension et savourer un ravitaillement chaleureusement distribué par les bénévoles de l’association.

Concernant l’ordre de mes 4 ascensions, j’avais décidé de débuter par le côté le plus difficile avec la fameuse montée depuis Artemare via Virieu-le-Petit présentant un passage à 22 %. J’enchainais ensuite par la face Est avec l’ascension depuis Anglefort puis Culoz et enfin, pour terminer, depuis Champagne en Valromey.

1ère montée : Ascension du Grand Colombier depuis Artemare via Virieu-le-Petit

Distance totale : 15.9 km
Dénivellation : 1251 m
Pourcentage moyen : 7.87%
Pourcentage maxi : 22%

col télégraphe profil

Départ 6 h pétante pour débuter la première montée « à la fraîche ». La journée s’annonçait longue et je souhaitais démarrer le plus tôt possible pour ne pas trop subir la chaleur. Les températures annoncées en ce samedi 18 juillet 2020 n’étaient pas caniculaires mais certains passages exposés au soleil pouvaient rendre les deux dernières ascensions très pénibles. Concernant le ravitaillement, je partais en autonomie totale sur les deux premières montées avant de bénéficier du soutien d’Hervé, fidèle équipier du Team Avintur, qui allaient m’accompagner sur les deux dernières ascensions.

La montée depuis Artemare via Virieu-le-Petit fait peur, très peur même ! Elles présentent des pourcentages allant jusqu’à 22 %. Les voitures en bavent pour y monter, je vous laisse imaginer la difficulté pour les cuisses d’emmener le vélo jusqu’au sommet depuis cet itinéraire. Je débute les 7 premiers kilomètres tranquillement sur un rythme raisonnable dans le but de m’échauffer avant les gros pourcentages. Arrive ensuite les kilomètres 9 et 10 à 12 % de moyenne, puis le kilomètre 11 à 14 %. Je me dis que je suis entrain d’emprunter le fameux passage à 22 % mais non, il est en réalité encore plus loin. Lorsque je l’aperçois en sortie de virage, je visualise un mur !

Il ne faut alors plus réfléchir et appuyer le plus fort possible sur les pédales en se penchant le maximum vers l’avant pour ne pas basculer. Cette section est incroyable et il est extrêmement rare de faire face à une telle difficulté à vélo ! 18 % de pente sur 400 m ! Lorsque je sors de cette section, je me retrouve alors aux alentours du kilomètre 12 présentant des pentes à 13 % de moyenne que mes jambes ressentent comme un replat au vu du mur précédemment franchi. J’ai fait attention à ne pas trop puiser dans mes réserves mais je sens déjà que mes cuisses ont été largement entamées par cette partie. Malgré un petit répit, la fin de l’ascension se termine sur des pentes à 10 et 11 % de moyenne.

Lorsque j’arrive au sommet en 1h25, je me rends réellement compte de l’ampleur du défi à réaliser aujourd’hui. Cette première montée était incroyablement exigeante… il en manque encore 3 ! Le jour se lève, il est 7h25, je profite alors du lever de soleil et de la vue sur les Alpes.

Le calme et la plénitude règne à 1500 m d’altitude. Je m’habille vite et ne traine pas, les fortes rafales de vent et le ciel couvert rendent les températures très fraiches. Je n’ai croisé personne durant cette première ascension, j’apprendrais à la fin de ma 4ème ascensions que, sur plus de 450 cyclos recensés sur les pentes du Grand Colombier ce samedi 18 juillet, nous étions 2 à tenter de devenir « Grand Maître » en grimpant les 4 montées de suite.

2ème montée : ascension du Grand Colombier depuis Anglefort

Distance totale : 15.7 km
Dénivellation : 1251 m
Pourcentage moyen : 7.97%
Pourcentage maxi : 14%

col télégraphe profil

Second gros morceau de la matinée : la montée par Anglefort. Avec du recul, c’est peut être la montée qui a été la plus dure. Je me suis énormément refroidi durant la descente et la chaleur n’étant pas encore au rendez-vous, j’ai eu du mal à trouver mon rythme dans cette ascension une nouvelle fois très exigeante avec 10 km à 10 % de moyenne ! Après 2 h d’effort, je commence doucement à m’alimenter.

J’avais opté pour du salé durant la première moitié de mon défi dans le but d’éviter tout risque d’écœurement du sucré par la suite. Au menu donc : des sandwichs à base de pain de mie blanc, de jambon et de fromage frais. J’en avais préparé deux que j’avais divisé chacun en 4. Cela m’a permis d’avaler de petites bouchées régulièrement et d’éviter ainsi de bloquer l’estomac et la digestion en avalant de trop grosses quantités.

Je termine cette ascension en 1h25 et me sens plutôt bien physiquement. La chaleur pointe alors le bout de son nez et je suis très heureux de retrouver Hervé à Culoz, qui m’attend avec de quoi remplir mes bidons et m’accompagner sur la seconde partie du défi.

3ème montée : ascension du Grand Colombier depuis Culoz

Distance totale : 18.3 km
Dénivellation : 1262 m
Pourcentage moyen : 6.89%
Pourcentage maxi : 14%

col télégraphe profil

Cet itinéraire étant coupé à la circulation automobile, il a été en ce 18 juillet 2020 pris d’assaut par les cyclistes désireux de se frotter au col du Grand Colombier. Le nombre important de vélo sur ses pentes ont rendu ma descente périlleuse et je dois le dire, assez dangereuse. De nombreuses personnes roulaient sur la gauche de la route ou prenaient toute sa largeur ! Après m’être fait une frayeur en sortie de virage en évitant de justesse de rentrer dans quelqu’un, je suis finalement resté sur les freins durant toute la descente pour ne prendre aucun risque de collision.

A 10 h, je retrouve enfin Hervé au pied de la montée de Culoz. Nous discutons quelques minutes, je remplis mes bidons et nous partons pour la 3ème ascension, la plus mythique avec le passage en lacets.

Hervé m’accompagnera sur les deux dernières montées, un soutien précieux au moment où les jambes vont commencer sérieusement à fatiguer !

Ce que je retiens de cette montée par Culoz, terminée en 1h38, est la chaleur. Ça tape fort et les passages à l’ombre sont salutaires ! Je continue de bien m’hydrater et de m’alimenter. La fatigue musculaire m’oblige à baisser le pied mais aucun réel coup de mou n’est à signaler, c’est bon signe ! Nous atteignons le sommet du Grand Colombier après 18 km de montée. Nous nous octroyons une petite collation généreusement servie par les membres de l’association des fêlés du Grand Colombier puis nous prenons la direction de Champagne en Valromey, lieu de départ de la dernière ascension !

felés du grand colombier
felés du grand colombier confrérie

4ème montée : ascension du Grand Colombier depuis Champagne en Valromey via Lochieu

Distance totale : 19.2 km
Dénivellation : 1042 m
Pourcentage moyen : 6.75% sur les 15 derniers km
Pourcentage maxi : 14%

col télégraphe profil

Un ravitaillement de luxe nous attend au village de Champagne en Valromey, mes parents venant me soutenir dans ce défi ! Sucré, salé, fruits, tout y est pour refaire le plein. Après une bonne pause de 20 min, nous partons à l’assaut de la dernière montée.

Il ne reste plus grand-chose dans les jambes et la chaleur est désormais un paramètre à prendre en compte dans la gestion de l’effort. Le début de la montée est relativement faible en pourcentages, cela nous permet de trouver un rythme constant. La pente s’élève ensuite avec un enchainement de rampes à plus de 12 %. « une de moins », « une de moins », « une de moins », je me dis que chaque coup de pédale me rapproche du sommet, chaque gros pourcentage passé n’est plus à faire.

A 5 km du sommet, je me concentre sur l’instant présent et divise mentalement le reste de la montée. Les cuisses souffrent mais le mental est plus que jamais présent ! Après deux derniers kilomètres à plus de 10 % de moyenne, nous atteignons le sommet à 1501 m d’altitude en 1h18 (depuis Lochieu).

Une aventure extraordinaire !

L’émotion me gagne en voyant le sommet et j’en deviens euphorique. La fatigue mélangée à la douleur musculaire m’ont fait terminer le dernier kilomètre sur une autre planète ! Je réalise en arrivant au sommet que je l’ai fait, que j’y suis arrivé, malgré une préparation qui n’était pas optimale. Hormis lors de la fin de la dernière ascension, je n’ai en réalité pas souffert outre mesure. Ma détermination d’arriver au bout était sans faille et, une fois sur le vélo, j’avais le profond sentiment que rien n’allait m’arrêter.

Cette aventure, comme celle des cinglés du Ventoux, est en réalité le reflet de ma vision du sport ! Se fixer des objectifs simples, sans contrainte, les partager au maximum avec ses proches. L’effort physique mêlé à la beauté des paysages nous transcendent, j’en suis désormais convaincu.

Après plus de 7h50 d’effort, 125 km et 4850 m de dénivelé grimpé, je me sens libre et profondément heureux d’avoir la chance d’être en pleine santé pour pouvoir relever ce type de défi ! L’aventure est toujours plus belle lorsqu’elle est partagée. Cette phrase résonne désormais en moi comme une vérité absolue.

felés du grand colombier confrérie
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